Ubisoft a licencié 1700 salariés en 18 mois

Une époque de grande tempête semble toucher à sa fin pour le géant français du jeu vidéo, Ubisoft. Après avoir essuyé des turbulences économiques significatives durant l’année fiscale 2022-2023 avec une perte nette quasi abyssale, la firme, sous la houlette du PDG Yves Guillemot, démontre une capacité à rebondir qui force l’admiration. Le chemin de la rédemption financière a été pavé par une célérité à prendre les mesures idoines, conduisant à un exercice 2023-2024 fulgurant. Observons comment à travers une gestion prudente, Ubisoft est parvenue à prononcer une oraison funèbre pour ses jours noirs.

Restructuration et rationalisation, les maîtres mots de la réussite

Le défi fut colossal : repasser dans le vert après une année où le rouge des comptes aura eu l’allure d’une marée imparable. Pourtant, Ubisoft affiche aujourd’hui une résilience remarquable. L’adoption d’une stratégie de réduction des coûts, s’ancrant dans un contrôle rigoureux des embauches et des restructurations chirurgicales, a engendré une économie substantielle de 150 millions d’euros, se rapprochant déjà avec vélocité de l’objectif des 200 millions d’euros fixés à l’horizon 2025-26.
Le programme s’est traduit par une réduction notable des effectifs, amenant à la délicate considération du facteur humain dans cette équation économique. Comment concilier rendement financier et éthique d’entreprise lorsque l’emploi devient une variable d’ajustement ? Ubisoft semble avoir tranché avec la froideur qu’impose parfois la réalité du marché, abaissant le nombre de ses employés à moins de 20 000, en dépit de sa taille plus imposante en comparaison à des concurrents comme Electronic Arts ou Take-Two.

Un portefeuille de jeux qui convainc et une stratégie commerciale réadaptée

En dépit de quelques errements dans le paysage vidéoludique, marqués notamment par des performances mitigées de titres tels que ‘Skull and Bones’ ou ‘Avatar: Frontiers of Pandora’, Ubisoft a pu compter sur des piliers solides tels que ‘Assassin’s Creed Mirage’ et ‘Rainbow Six Siege’ pour tenir son rang. Les franchises de l’éditeur continuent de jouir d’une base loyale et grandissante, franchissant le seuil des 30 millions de joueurs actifs, ce qui constitue un atout non négligeable dans un secteur où la fidélité des utilisateurs est une pierre angulaire.
Les résultats financiers actuels, bien que positifs, invitent également à une introspection sur l’avenir de l’industrie et le positionnement des jeux vidéo dans les habitudes de consommation contemporaines. Ubisoft semble l’avoir bien compris, déplaçant son centre de gravité vers les jeux en monde ouvert et les expériences basées sur l’abonnement et le service, soulignant ainsi l’évolution des attentes des joueurs.

Un virage technologique audacieux vers l’IA générative

L’intelligence artificielle générative est devenue un horizon incontournable pour les sociétés en quête d’innovation, et Ubisoft ne déroge pas à cette réalité. L’entreprise continue d’investir massivement dans cette technologie, laissant présager des développements futurs où la créativité et l’automatisation ouvriraient la voie à des expériences utilisateurs toujours plus enrichissantes et personnalisées. Mais c’est en préférant l’IA aux NFT, sujet de controverse récente dans le milieu du jeu vidéo, qu’Ubisoft manifeste un choix technologique tant audacieux que prudent, cette dernière étant probablement plus porteuse de valeur ajoutée sur le long terme.

Un avenir digitalisé et un marché globalisé

En termes de canal de vente, le virage numérique est désormais bien entamé, avec 86% du chiffre d’affaires provenant de la sphère digitale. Si l’on y ajoute un back catalogue solide qui assoit près des deux tiers de ce même chiffre d’affaires, on remarque une stratégie de pérennisation du contenu qui a fait ses preuves et s’inscrit dans la durée.
En scrutant le déploiement géographique d’Ubisoft, l’Amérique du Nord se distingue comme principal marché, suivi par l’Europe, reflétant une dynamique de mondialisation dont les entreprises vidéoludiques comme Ubisoft sont aujourd’hui des actrices principales. Le mobile, bien que moins prépondérant en termes de revenus, s’avère être un segment en potentiel d’expansion non négligeable, en témoigne l’engagement d’Ubisoft dans des titres mobiles ambitieux.
En définitive, dans un paysage vidéoludique en constante mutation, Ubisoft semble avoir opéré les bons choix stratégiques pour convertir une crise en opportunité. Entre réalignement des ressources humaines, focale sur les jeux porteurs d’avenir et investissements technologiques prometteurs, l’éditeur français n’a pas fini de nous surprendre. Les écueils du passé ne disparaissent pas pour autant du tableau, mais ils servent désormais de leçons pour naviguer dans un océan de possibilités dont la prochaine vague à surfer sera sans doute celle de l’IA générative. Ubisoft, loin d’être seulement un joueur sur le terrain du divertissement numérique, se montre dorénavant comme une entité résiliente, innovante et visionnaire.

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